Papa...dessine-moi...

Publié le par Birdy

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16/09/2005
 
Papa...dessine-moi le sport de mes rêves !
Offre moi ces modèles, dont mon adolescence a tant besoin...
 
Je crois si fort que le sport n'est pas seulement un agréable
instant ludique, mais beaucoup plus un équilibre de vie, je lui avais tellement dit ouvre grand les yeux et vas y puiser ta force.
L'heure était venue de lui prouver mes certitudes, de lui transmettre l'héritage d'une passion.
 
Il me semblait que pour écrire la préface d'un rêve, nul n'était mieux choisit que le "Parc des Princes" pour une piste aux étoiles...Des images plein la tête "d'ange vert" au milieu du chaudron, déroulant comme un virtuose sa partition, de Zizou rendant le SDF immortel et nous offrant le toit du monde pour une samba brésilienne...
Je ne pouvais le décevoir, tout portait à croire...mais malheureusement les "princes" n'avait pas survécu et le poète mort à l'entrée du stade.
J'ai compris tout de suite quand son regard s'est perdu dans les virages d'ou montaient les clameurs, a en oublier le rectangle vert sur lequel d'ailleurs il ne se passait pas grand chose...
La haine guerrière de slogans d'autrefois que l'on croyait éteint, de ces atrophiés des neurones, imbibés de bière, accrochés à un drapeau, et gueulant (terme réservés aux animaux en général...) leur mal être, leur espoir du "plus rien", leur trop plein de venin.
Les yeux grands ouverts tu digérais ces images, heureusement plus impressionné par le bruit que le contenu...
 
Fils...pour avoir failli... j'aplatirai le ballon pour qu'il devienne ovale et je t'offrirai le stade de France et son tournoi comme remède.
Une "Marseillaise familiale" à vous donner le frisson, l'hymne de nos ennemis de cent ans plutôt bien respecté, des maillots bleus, des maillots blancs mêlés dans une même tribune, les chœurs anglais mélangés aux bandas...
 
Petit...c'est ça le sport...et ne me demande pas pourquoi par instant, mon œil devient humide devant tant de belles émotions.
Bon d'accord il s'en passe des choses sous ces mêlées ou se châtient de solides gaillards aux oreilles bouffées, mais le rugby n'est-il pas à la base un défi physique avant que ne sorte le cuir, et qu'il s'en aille nous enchanter sur les ailes du plaisir.
Pas de palabres autour des arbitres, pas trois fois le tour du poteau de corner le maillot sur la tête, à chaque essai...pas de "moi je" mais plutôt du "nous ensemble", et pour finir une belle haie d'honneur aux vaincus et tant pis si quelques marrons chauds ont traîné en route, le rugbyman n'est pas rancunier! 
 
Tu commences à comprendre...alors je t'ouvrirai ma passion...viens je t'emmène découvrir un lieu magique que l'on ne visite qu'en Juillet, de préférences au milieu des montagnes, qui chavire les amoureux de la petite reine et se nomme Tour de France.
Planté là depuis deux heures, à attendre, à espérer, à voir enfin se rapprocher au milieu des montagnes l'hélicoptère de la délivrance...penchés sur cette barrière au pied de la flamme rouge, la tension environnante devenue palpable relayée par les commentaires enflammés du speaker.
Ils sont là...ils arrivent...non...seulement les premières motos... puis tel un enfant devant son sapin de Noël, c'est Richard, c'est Jan, c'est "le gars Voeckler", qui te sautent en pleine figure, des frissons partout, pour des images que tu n'es pas près d'oubliées.
Ah, ça y est... mon fils ton émotion est visible...je viens de gagner...c'est alors que la question fuse...pertinente et lapidaire.
Papa... je n'ai pas vu le magnifique pirate chauve qui s'envolait vers les cimes et terrassait les terreurs du braquet.
Ah petit...celui là...a joué un bien vilain tour et s'est envolé si haut que plus personne ne pourra le rattraper, l'aigle a volé trop près du soleil...
 
Maintenant c'est toi qui demande à rencontrer les "dieux de stade"...nous ne referons pas Athènes, mais je t'offrirai un bout choisi d'olympisme au travers du petit écran.
Sûrement pas les embourgeoisés du C.I.O, ni non plus les bodybuildés seringués du 100m, par contre je te repasserai en boucle ce passage de témoin empreint de respect entre cet immense champion qu'est Gébré et son successeur le non moins remarquable Békélé.Je te demanderai de méditer sur le "roi Hicham" sa persévérance, cette derrière ligne droite de légende, ou Kenya et Maroc ne faisait plus qu'un dans la beauté de l'instant. L'intense émotion d'un bonheur simple, sa communion avec ses frères de sueur, et puis ce pied de nez au travers d'un sirtaki endiablé, un soupçon maladroit mais tellement touchant! 
 
Pourras-tu dans cette palette de couleurs aux nuances contraires, trouver le mélange qui donne l'envie de s'exprimer par le corps et avec la tête?
Puiseras-tu, toi aussi, une source infinie d'émotions, de plaisir et de force, au travers
de la "planète sport"?
Et même si parfois persistent quelques relents de blues, quelques aigreurs chroniques…
Sauras-tu en extraire le nectar, en éviter le venin ?
Un pas plus loin, sans limite d’horizon, bouger son corps, et courir…
Courir comme un Homme libre, aux couleurs de l’avenir.
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